Moi, Christiane F., la vie malgré tout de Christiane Felscherinow

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Quatrième de couverture :

34 ans après «Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée», l’auteur revient sur les années qui ont suivi la publication du livre et les étapes de son existence jusqu’à aujourd’hui : son séjour forcé à la campagne, son quotidien de jeune adulte en colocation à Hambourg où elle fréquente les milieux artistiques et devient de nouveau dépendante à l’héroïne puis la naissance de son fils.

Mon avis :

Presque six ans après avoir lu le premier tome, je me souviens de l’histoire de Christiane comme si je l’avais apprise hier. Je me rappelle tout de son histoire d’adolescente, de son idylle avec Detlev, les querelles avec ses parents, en passant par ses inombrables passages au Zoo de Berlin où les moments où elle zonait dans le métro.

« D’abord, les douleurs s’apaisent, puis tu te retrouves dans un état de douce euphorie. »

Le destin de Christiane n’est pas comme les autres, et pour vous parler de ce deuxième tome, je vais être obligée de soulever des points importants du premier livres (pas de grosses révélations, car le contenu du livre se devine rien qu’à son titre). Dans ce roman, Christiane nous dresse le bilan de sa vie, du haut de ses 51 ans, plus de 30 ans après son adolescence mouvementée. On retrouve une femme terriblement affectée par les actes qu’elle a pu faire lorsqu’elle était jeune (prise de drogue, d’alcool), aussi bien au niveau physique que moral. C’est une femme que je considère avec énormément de respect, car je trouve qu’elle a une force incroyable après tout ce qu’elle a pu endurer.

« Les cokés veulent éprouver des sensations fortes et se sentir puissants, les héroïnomanes veulent avoir la paix. »

Christiane, aujourd’hui, se bat du mieux qu’elle peut pour oublier son passé et se tourner vers l’avenir, mais en dépit de tout ce qu’elle peut faire, il est indéniablement là, il la rattrape constamment. Et malgré cela, Christiane s’accroche. Elle s’accroche malgré les gens qui la reconnaissent dans la rue et la regardent avec mépris, malgré les journalistes tournant autour d’elle pour lancer des rumeurs désobligeantes sur elle. Ce livre est une véritable prise de conscience. Ce n’est pas rose du tout, mais Christiane nous parle d’elle sans prendre de pincettes, et sans chercher à trouver les mots les plus beaux. Elle se livre à nous très naturellement, nous confie chaque passage de sa vie en détail, et tant pis si certaines choses ne devraient pas être écrites. Son passé, Christiane l’assume, et vit avec aujourd’hui.

« Mais l’idée d’y changer quelque chose te fait trop flipper, et du coup tu t’abrutis encore une fois pour oublier toute cette merde. Les uns apprennent à vivre avec, les autres en crèvent. Il n’y a qu’une toute petite différence de degré entre les deux. »

Même si son destin est assez tragique, je pense que Christiane est une femme qui devrait être respectée de tous pour son combat éternel contre son ancienne réputation. Croyez-moi, cela ne l’a pas empêché de vivre sa vie et d’agir telle une femme « dans la norme ». Ce qui reste cependant triste à constater, c’est que son passé ne pourra jamais réellement se défaire d’elle. Il reste toujours ancré à elle, et la bloque énormément pour certains passages de sa vie.

L’histoire de Christiane F est une histoire que je recommande aux lecteurs de tous âge. Moi qui ai lu l’histoire concernant son  adolescence lorsque j’avais 13/14 ans, cela me fait un choc de lire la suite de son histoire à 20 ans. Son histoire mérite d’être connue, et surtout, respectée.

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